Tahiti et ses îles sont célèbres pour leurs paysages de cartes postales et sûrement autant pour leurs danseuses. Marins, explorateurs, artistes et touristes ont succombé à l’imagerie de la danseuse exotique aux rythmes chaloupés !

La danse est en effet une tradition bien ancrée qui continue de se transmettre de génération en génération. Chaque année en juillet à Tahiti se tient le « Heiva i Tahiti », une manifestation qui met à l’honneur la danse et la musique des Îles de la Polynésie. Cette année, l’événement aura lieu du 4 au 20 juillet 2019. 13 groupes de danse et 15 groupes de chants offriront des prestations et seront départagés par un jury. Les sports traditionnels seront également à l’honneur et rassembleront des athlètes pour le lancer de javelot, le levé de pierre, et les courses de pirogues ou « courses de va’a ».

Si vous séjournez en Polynésie française à cette période, il serait dommage de manquer cette occasion unique d’admirer de près le « Ori Tahiti » principalement exprimé par :

  • le « Otea » : danse technique et très physique, qui révèle ses origines guerrières, soutenue par les tambours « Pahu » et percussions « To’ere »
  • le « Aparima » : danse rythmée au son des guitares et des chants par le langage des mains représentant les gestes de la vie quotidienne ou les sentiments dont le récit perpétue la tradition orale polynésienne.

Ces danses tahitiennes sont exécutées par des amateurs appelés « Hura ava Tau » et des danseurs expérimentés « Hura Tau ».

Vous comprendrez ainsi comment la danse s’imbrique dans la vie sociale et culturelle. Il ne s’agit pas de folklore mais bien d’un élément essentiel des liens entre Tahitiens. La danse tahitienne est présente aux moments importants de la vie, elle accompagne naissance, mariage, décès et rythme les récoltes. Instruments, chants et costumes constitués d’éléments naturels forment un ensemble chorégraphique.

 

Assister au « Heiva i tahiti » c’est s’émerveiller devant ces prouesses corporelles mais également se faire conter une histoire, une légende, un mythe. La danse permet aussi d’aborder des thématiques actuelles, tout en conservant un lien fort aux cinq éléments. Le bas du corps marque le rythme, notamment avec le balancement des hanches, pendant que le haut du corps se fait narrateur de l’histoire contée. Ainsi le corps entier, jusqu’aux expressions du visage, est investi dans la danse.

Les hommes aussi dansent, ils mettent la force et la virilité à l’honneur.

La volupté et la grâce des danseuses ont rendu ces danses interdites du temps des missionnaires anglais, car jugées trop suggestives. Elles sont maintenant reconnues au patrimoine culturel immatériel français et continuent de faire rêver à travers le monde entier. Heureusement qu’une certaine Madeleine Mou’a a eu l’idée en 1956 de créer une école pour rassembler les pas connus et inciter les gens à se reconnecter à la danse. Le « Heiva i Tahiti» offre de belles heures à l’avenir de la danse tahitienne.